Flora, 17 ans, souffre d’amnésie antérograde depuis l’opération qu’elle a subie à l’âge de 10 ans. Elle n’a aucune mémoire à court terme. Après deux ou trois heures, elle oublie tout et, pour se souvenir, doit sans cesse relire son cahier, ses nombreux post-it et même son bras où tout ce qui important est noté.
Mais le jour où Drake l’embrasse, tout bascule car elle se souvient ! Elle va alors tout tenter pour retrouver ce garçon, jusqu’à partir seule pour le rejoindre au Spitzberg.
Un roman psychologique et déroutant qui se lit d’une traite.
L'avis de Sophie, lectrice pour le Farniente
Flora, sois forte. Voilà ce qui est tatoué sur la main de cette héroïne pour le moins atypique qui a une grande force de caractère et qui nous permet de découvrir sa réalité. La narration au « je » permet en effet au lecteur de vivre dans la tête de Flora et de voir à quel point cette perte de mémoire constante est un véritable défi.
Comment je peux avoir oublié que je suis amnésique ? Mais, en même temps, comment pourrais-je m’en souvenir ?
Si ce choix entraine aussi de nombreuses répétitions qui pourraient devenir agaçantes (surtout au départ, quand celle qui se redécouvre adolescente tous les matins est follement amoureuse), la sympathie que le·la lecteur·rice ressent pour l’héroïne permet que cela ne soit pas un irritant.
Autour d’elle, les personnages sont aussi intéressant·e·ss. Paige, la meilleure amie blessée, les parents hyper-protecteurs, le frère à Paris, mais aussi les rencontres qu’elle fera sur la route de Spitzberg. À travers le filtre du regard de Flora, le·la lecteur·rice voit bien toute la gentillesse dont ces gens font preuve devant cette jeune femme différente, perdue, mais en même temps terriblement ancrée, et on suit son parcours avec fascination alors qu’elle s’accroche à cette île dans sa mémoire, un seul et unique souvenir qu’elle espère capable de changer les choses.
J’ai réussi à arriver jusqu’en Arctique. Ce qui explique la montagne enneigée devant ma fenêtre.
Mais attention, Emily Barr joue aussi avec son·sa lecteur·rice et, même si on a l’impression qu’on arrive à faire des liens entre les différentes parties du roman parce qu’on se souvient, certains morceaux manquent à l’équation et permettent une fin surprenante tout en étant tout à fait crédible. C’est un coup de maitre et je vous défie de ne pas pleurer… À lire !
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