LIVRES

Très vite ou jamais

Rita FALK - Traduit par Florence QUILLET - Magnard

Suite à un accident de moto, Nils est plongé dans un coma profond et les pronostics vitaux ne sont pas bons.

Chaque jour, son meilleur ami Jan se rend auprès de lui. Entre ses visites, il lui écrit des lettres pour lui raconter ce qu’il vit, son nouveau boulot et les lui remettre à son réveil. Mais plus le temps passe et plus sa famille et Jan désespèrent de voir un jour Nils se réveiller…

Un roman épistolaire qui parle d’amitié profonde, de loyauté et de deuil, mais aussi de vie.

L'avis de Séverine, lectrice pour le Farniente

Lorsque j’ai lu le résumé sur la couverture, l’histoire m’a attirée, mais j’éprouvais en même temps une certaine appréhension à l’idée de lire un récit épistolaire. La lettre me paraissait en effet un média has been à l’heure de la génération web 2.0, mais la lecture m’a prouvé le contraire. Ainsi, les lettres écrites par Jan ne contiennent pas que les infos relatives à la convalescence de Nils. Elles révèlent aussi les nouvelles des copains de la bande et les péripéties dans le nouveau travail de Jan. Celui-ci commence un stage au « Nid de coucous », surnom donné en référence au film avec Jack Nicholson, où il s’occupe de l’intendance dans une institution psychiatrique où les membres sont internés volontairement.

Dans les lettres figurent de nombreux petits détails de la vie quotidienne qui n’ont pas toujours un grand intérêt. Ce qui est plus intéressant, c’est de voir que plus le temps passe, plus les proches perdent espoir face à la guérison potentielle de Nils, sauf Jan qui est d’une remarquable constance dans ses visites et son optimisme quant à la guérison potentielle de son ami. Chacun souffre de voir Nils dans le coma, chacun fait comme il peut pour continuer à vivre dans cette situation en demi-teinte et cela crée parfois des conflits, tellement certaines personnalités sont différentes.

Le titre du livre est rapidement éclairci : « Le coma, on en sort ou très vite, ou jamais. » Le récit pourrait dès lors à première vue paraître lourd à lire, mais il ne l’est pas grâce à la personnalité « caméléon » de Jan. On le voit en effet s’adapter constamment avec beaucoup de naturel à tous les imprévus de la vie, que ce soit au Nid de coucous, à l’hôpital ou avec ses potes. Sa spontanéité et son authenticité rendent le récit très vivant, ponctué de moments de rires face aux situations cocasses dans lesquelles il a l’art de se fourrer. La fin du récit est plus intimiste et très émouvante.